Damien, quelles sont les circonstances qui t’ont amené à disputer la manche de Coupe de France de contre-la-montre par équipes ?

Maxime savait que j’aimais bien l’épreuve du contre-la-montre. J’avais fait quelques chronos en 2ème catégorie où j’étais pas mal placé. On en avait parlé. Il m’a dit qu’il allait m’intégrer aux stages de la N1 sur les chronos. Il a vu que j’étais toujours motivé. On a échangé quelques semaines avant le chrono pour me dire qu’il allait mettre les titulaires. C’était tout à fait compréhensible de mettre les gars de la DN1. Une semaine avant, il me rappelle pour m’annoncer que Maxime Jarnet est malade et me demande si je suis toujours intéressé. Je lui ai répondu que l’occasion ne se représenterait pas forcément, donc j’étais évidemment partant. Voilà comment ça s’est fait.

Quel regard portes-tu sur cette expérience ?

C’était génial. C’est probablement une de mes plus belles expériences en compétition. D’abord, je n’ai pas l’habitude d’avoir un staff à mes côtés. Le père de Maxime Jarnet a préparé les vélos de façon optimale. Tout fonctionnait à merveille. On avait les assistants, les DS. Vincent nous donnait les consignes par oreillette. C’était vraiment confortable, on n’avait qu’à pédaler. Il y a donc un gros boulot en amont des assistants. C’est appréciable et remarquable. En retour, on a la pression parce qu’on  envie de rendre tout ce qu’ils nous ont donné. On se devait donc d’être à 100 %. Je crois que je me suis rarement fait aussi mal sur un vélo. Je faisais des efforts lactiques quand je prenais le relais et récupérais à peine quand j’étais dans les roues. On avait quand même un bon groupe avec Louis Richard et son expérience du chrono. Heureusement qu’il était là, il nous a donnés les bonnes consignes. Il y avait aussi de solides rouleurs comme Luc, Sandy qui marche fort cette année. Luc et Louis donnaient le rythme pour relancer. Léo parfois avait un coup de moins bien. Vincent lui demandait de sauter des relais. Il en a sauté deux alors qu’il aurait dû en sauter quatre ou cinq. Il a absolument voulu repasser, il a tout donné et là, il a explosé. Quand on s’est retrouvés à quatre, on entendait dans l’oreillette qu’on avait plus le droit à l’erreur. Je n’ai pas sauté un relais mais j’étais vraiment à la limite. Je relayais Louis et quand il s’écartait, c’était à mon tour mais c’était dur dans la tête. Ça brûlait de partout. Dans les 500 derniers mètres, Louis a voulu qu’on accélère mais il a vite compris que ce serait à lui de ralentir pour qu’on passe la ligne ensemble !

Avais-tu un rôle spécifique ou des consignes particulières à tenir ? 

Je devais réguler l’allure et essayer de maintenir la vitesse. Louis et Luc étaient,eux, chargés de relancer.

A t’entendre, on imagine que tu serais prêt à renouveler l’expérience …

Ah oui carrément ! C’est génial. Il faut le vivre. J’ai vécu un peu la même expérience le lendemain. C’était ma première course élite à Gex. Le fait d’être toujours au contact pendant 160 bornes même si j’ai pas pesé sur la course, c’est grisant. J’arrive à 50s de la gagne. On était toujours dans le coup. Y a pas vraiment d’attaques mais chaque fois qu’on se retourne, on est moins nombreux. C’était vraiment une course d’usure. Mais j’ai vraiment adoré. Prêt à repartir donc !

L’histoire continue en effet pour Damien:

Il a été sélectionné avec l’équipe Dn1 (Boileau L – Dujardin S – Dury L -Flachon J – Kiskonen S – Montchamp A – Rosier Romain – Richard L ) ce dimanche pour la très relevé classique du calendrier Français Dijon Auxonne Dijon (Classique Rougeot). A noter également la sélection d’Andy pour la 1er fois a ce niveau.

Bravo Damien, tu montre qu’a 33ans et après un début récent en compétition FSGT on peut vivre ces rêves.