Quand on parle de Saint-Etienne, on y associe le plus souvent le nom de l’ASSE et des Verts et pour les passionnés de vélo le qualificatif de capitale du cycle. Samedi dernier, grâce à la complicité de notre partenaire le Crédit Mutuel et l’implication de Christophe Cornet, ces deux sports se sont côtoyés à l’occasion de la traditionnelle séance photos de début de saison.
Ainsi, quelques heures avant la rencontre entre les Verts et Amiens, c’est le cyclisme et les coureurs élites de l’ECSEL qui ont pris possession du Musée pour une séance photos orchestrée par Philippe Pradier et pour certains découvrir le passé somptueux de nos Verts qu’ils n’ont pu connaître, n’ayant pas encore vu le jour.
Tout le monde a joué le jeu, que ce soit dans le salon du Crédit Mutuel, dans la salle des Trophées ou dans le bistrot de l’époque. Un bon moment avec l’encadrement du club qui lance officiellement la saison sur route avec une équipe ce week-end sur les deux premières épreuves de l’Essor Basque, avant d’enchaîner par un stage course sur le Haut Var.
L’occasion d’évoquer avec Nicolas Moulard, responsable de la N1, cette saison 2024.
- Nicolas, présente nous le début de saison sur route ?
Hormis ces deux étapes de l’Essor Basque, le reste du programme est assez classique avec un stage – course lors des Boucles du Haut-Var puis Aix, Puyloubier, le Bédat puis il sera temps de penser à notre Grand Prix Saint-Etienne Loire le samedi 23 mars, Annemasse – Bellegarde et Vougy sans oublier les deux premières manches de coupe de France N1 avec le 10 mars le Tour des 4 B Sud Charente et le13 avril avec la Gainsbarre. Voilà pour le premier bloc de début de saison.
- Comment sens tu le groupe ?
Il y a toujours un peu d’excitation en ce début de saison. Les premières sorties vont donner la couleur du travail effectué cet hiver. On met en place à notre niveau la saison mais on se pose quand même pas mal de question. A-t-on fait les bons choix, Sur ce que j’ai vu, on a un groupe qui vit bien avec les plus anciens qui vont apporter leur expérience et en faire profiter les plus jeunes. Sur le papier, notre effectif est homogène et complémentaire. Il faudra scorer assez tôt pour pouvoir se projeter sereinement sur l’avenir, mais aussi pour se rassurer et bien se positionner sur le ranking.
- Cette année, le club accueille Markus Pajur, un estonien. Parle-nous de ce lien particulier entre l’Ecsel et les coureurs estoniens.
L’Estonie, c’est l’équivalent d’un département français. Ils se connaissent tous. René Mandri, le dernier coureur sous nos couleurs à avoir gagné le GP de Saint-Etienne, a une grosse influence sur les jeunes estoniens. En plus, Maxime (Larue) pratique les estoniens depuis de nombreuses années et il connait leur culture et leurs attentes. Ce n’est pas évident pour un jeune de 20 ans de quitter son Pays et sa famille. Pour eux, c’est le dépaysement avec en plus la barrière de la langue, même si la plupart parlent anglais. Il y a donc le vécu de leurs prédécesseurs estoniens passés par le club et Montreynaud avec de nombreuses anecdotes. Du coup avant d’arriver, ils se racontent la vie stéphanoise. Siim (Kiskonen) lui a raconté quelques situations vécues et ça met plus de confiance. Ils connaissent ainsi un peu le club avant d’arriver.
- L’ECSEL s’appuie aussi sur la réussite de sa formation en intégrant ses jeunes.
On est un club atypique en étant présent de l’école de cyclisme au National 1 et même au monde professionnel puisque Clément Russo est toujours licenciés chez nous. Dans le contexte actuel, on n’a pas le choix que de former. C’est pour cela que l’on a créé la Saur Académie pour tenter de conserver nos jeunes issus du club. Car aujourd’hui, un jeune U17 s’identifie à tous ces jeunes, guère plus âgés, qui dominent le cyclisme professionnel mondial. Pour moi, il n’y a pas que le jeunisme qui compte. J’espère simplement qu’il n’y aura pas trop de jeunes de 20 ans sur le bord de la route après de tristes expériences. Il faut répondre à la mode du moment qui est de faire passer des coureurs pros à 18 ans pour essentiellement alimenter les nouvelles équipes continentales et éviter aussi de se faire voler de jeunes coureurs prometteurs. Etre pro est devenu une fin en soi, mais le vélo ce n’est pas que ça. Les juniors rejoignent les rangs pros sans connaître le format des courses amateurs. L’expérience au sein du club montre que des Cyril Dessel, (25 ans) et Tanel Kangert (24 ans), sont passés pros beaucoup plus tard que ce qui se fait aujourd’hui, mais avec plus de maturité et d’expérience et à la sortie les carrières que l’on connait. Plus récemment, Clément Russo, (23 ans), Sandy Dujardin (25 ans) ou encore Maxime Jarnet (24 ans), tous passés par l’ECSEL, ont pris le temps de faire leur gamme chez les amateurs avant de franchir le rubicond. Ils ont su faire le dos rond face à l’effort et ils ont su attendre. Des exemples qui confirment aussi que le vélo est un sport à maturité tardive, même si les exemples actuels nous montrent l’inverse. A l’ECSEL, on veut permettre à nos jeunes de prendre le temps, d’apprendre et de progresser et aussi pour certains de mener de front le vélo et leurs études avant, on leur le souhaite, de passer pro. On veut les emmener le plus haut possible.
- L’ECSEL évolue pour la 24e année consécutive au plus haut niveau amateur
Ca rajeuni puisque j’ai couru lorsque le club en monté en N1 en 2001, à l’époque Division Nationale 1. Ce qui a le plus évolué, c’est la structuration des équipes. Aujourd’hui, même si le calendrier propose moins de course et que la coupe de France n’a plus grand-chose à voir avec l’ancienne version, l’entraînement, la formation, l’encadrement des équipes ont bien changé. Les objectifs sont ciblés avec une approche spécifique et une préparation en conséquence. On ne court plus pour courir comme à l’époque. Ça nous oblige à travailler et à nous entraîner différemment. A l’époque, je comptabilisais 80 jours de course sur une saison alors qu’en 2023, la moyenne de nos coureurs n’était que de 50 jours. De plus aujourd’hui, on recherche à minimiser les coûts, notamment lors de nos déplacements. Finis les hôtels et restaurants de l’époque, aujourd’hui, c’est gîtes, Airbnb, notre nourriture préparée. Car tout coûte cher. Par exemple on roule avec des vélos Trek de qualité. Mais on a du faire des choix, comme d’avoir un cadre et des roues haut de gamme mais on est descendu d’un rang pour le groupe. Ceci permet dans la limite de notre budget d’équiper le maximum de coureurs. Avant je m’occupais des vélos pendant la trêve hivernale. Aujourd’hui pour être opérationnel, je m’y suis mis depuis fin juin, sans oublier de souligner l’aide précieuse de Bruno Chaudun de Culture Vélo.
Shooting de l’équipe :https://photos.app.goo.gl/y6G5qW5gWKCvpXyb7
Entrainement en vidéo : https://youtube.com/shorts/f3wIIMssjSk?si=uPZVbZuHka-z7s-M
Et chacun connait la réponse. « Qui c’est les plus forts, évidemment c’est les verts ». A nous d’être à la hauteur de la réputation de l’ASSE !!