Pas de suspense mais une grosse perf’ samedi après-midi à Méons. Damien Beton s’impose largement après une course parfaite.
On avait annoncé un duel et il n’a pas eu lieu. Le terrain était pourtant idéal, glissant quand bien même après avoir grandement séché au fil des épreuves après les fortes pluies de la veille. Le circuit proposait suffisamment de variétés entre les passages techniques dans l’herbe ou sur terre et les grands bouts droits où il faut envoyer du lourd. La météo, plutôt douce, n’a effrayé personne. La foule, nombreuse, s’est montrée présente voire bruyante du côté de la zone grenade où la jeunesse locale avait prévu mégaphone, tronçonneuse, fumigènes et hurlements.
Non, le principal fautif s’appelle Damien Beton qui a appliqué une stratégie simple à défaut d’être très sophistiquée : « Je suis parti à fond et après, j’ai géré ». La course était en effet pliée au sortir de la ligne droite du départ, à l’entame du devers piégeux où il est passé à fond, les autres déjà à peine dans son sillage au bout de 300 mètres. La suite a été un défilé d’une cinquantaine de minutes tant le champion régional et troisième de la coupe de France a survolé les débats : trajectoires propres, la piste Roger-Rivière avalée tel un rouleur de contre-la-montre, aucune faute technique, pas de chute, le cuissard à peine sali. Une bonne après-midi pour le sociétaire de l’UC Pélussin qui, il le reconnait lui-même, « a franchi un gros palier cette année ». On a vu.
Derrière, le vainqueur sortant et professionnel sur route dans le Team TotalEnergies, Sandy Dujardin, n’était même pas déçu et plutôt très souriant après la course, satisfait de sa journée. « Non, non, c’était un bon moment, Damien Beton était vraiment le plus fort. Perso, je sors d’un stage avec l’équipe et je ne pouvais vraiment pas faire mieux ». Pas de regret donc, d’autant plus que Dujardin a transpiré pour monter sur le podium, trop juste pour accrocher Antony Chamerat-Dumont pour la deuxième place, et heureux de s’être débarrassé de Kerian Masset. Ce dernier, membre de l’ECSEL jusqu’à l’arrêt de la DN1 en 2024, est probablement le plus déçu de la journée avec sa place en chocolat alors qu’il a été le seul à suivre Beton en début de course avant de reculer petit à petit.
91 coureurs terminent la course, preuve que le cyclo-cross de Saint-Etienne-Méons attire autant le haut niveau que la masse des participants, une preuve de bonne santé pour cette discipline spectaculaire et attachante, qui sent les frites, la bière et les crêpes.
L’épreuve des U19 a trouvé un beau vainqueur également. Julien Faugeron à l’état de forme incertain après une crève mal tombée dans la semaine, est parti comme un voleur dès le baisser du drapeau. Jambes extraordinaires ou coup de bluff ? Le champion régional, Alban Brutin, l’a ensuite rattrapé au deuxième tour et fait trembler les supporters locaux d’un frisson d’inquiétude. Surtout que Titouan Mourier est aussi revenu et Corentin Ville, le coach de l’ECSEL, aurait peut-être bien signé pour une troisième place finale en comptant les secondes d’écart avec le quatrième. Julien, pas tant en difficulté mais plutôt en train de récupérer dans la roue du sociétaire de Charvieu-Chavagneux, est ensuite reparti sur la même allure que son début de course. Exit Mourier et Brutin a dû se retourner deux ou trois fois sur la piste d’arrivée pour vérifier l’écart qui fondait, qui fondait. Son avance était importante et suffisante et le maillot blanc a pu lever les bras. L’ECSEL monte sur son seul podium de la journée tandis que Léo Jouve, 5e, et Mathéo Perrot, 7e, complètent le top 10 du club local.
A défaut de victoires – mais est-ce le plus important ? – le club stéphanois a été largement représenté sur les autres courses, depuis les écoles de vélo en matinée où les petits tas de boue sont arrivés sous les encouragements des parents jusqu’au U15 et U17 où le silence, pendant les 30 secondes précédant le départ, annonçait la concentration des futurs champions.
Il restait, sur le coup des 17h, aux dizaines de bénévoles de démonter le circuit, plier les filets, charger les piquets avant un verre de remerciement bien mérité. A l’an prochain pour les championnats régionaux !
