L’école de cyclisme de l’ECSEL a repris depuis trois mois déjà. Chaque samedi matin, les encadrants prennent en charge un bon petit peloton de jeunes cyclistes motivés et bruyants. Direction : le parc municipal de Méons et les routes environnantes. Emmanuel Lache, référent de l’école de vélo, dresse le bilan de l’année écoulée.

Comment se porte l’école de cyclisme de l’ECSEL ?
Elle va bien. Nous avons eu, sur l’année scolaire 2024-2025, 34 inscrits, avec une grande majorité de garçons, entre 6 et 12 ans, c’est-à-dire des U9 aux U13. Les enfants viennent avec des motivations différentes. Certains ont envie de faire eux-mêmes du vélo, d’autres viennent parce qu’il y a les copains et puis il y en a aussi, un peu moins de la moitié, dont les parents en ont fait. Ce qui veut dire que la plupart des parents sont novices.
Quand les enfants arrivent, ils sont en baskets et en short. Parfois, il y a des fratries, il se passent les tenues. Et puis, en grandissant, ils s’équipent petit à petit.
Nous nous retrouvons chaque samedi matin, car nous sommes tous bénévoles, entre 9h30 et 11h45-12h.

Qu’est-ce qu’on fait faire à un enfant de 7 ans à l’école de vélo ?
La première chose est de maitriser le vélo. C’est le savoir rouler : rouler droit, maitriser le freinage, savoir prendre un virage. Et le plus difficile : maitriser les vitesses c’est-à-dire ne pas trop mouliner ou ne pas mettre trop gros.

Où se passent les séances ?
De la rentrée de septembre à la montée Kivilev, mi-octobre, on va à Méons pour faire de la route. Ensuite, on passe au cyclo-cross jusqu’en février. La plupart ont un seul vélo pour la route et le cyclo-cross et on se contente de changer les pneus. La majorité arrive d’ailleurs avec un VTT lors de leur inscription et ils le gardent pour le cyclo-cross. Ce n’est pas grave. A partir de février jusqu’au TNJP, on fait à nouveau de la route à Méons sur les deux pistes, celle de un kilomètre et la Roger Rivière.
A chaque séance, on travaille la technique avec des jeux d’adresse : slalomer, passer sous une barre, faire un tour complet dans un cercle. L’enjeu est de maitriser son vélo. Celui qui est habile là sera habile dans un peloton.
Après le TNJP, donc à partir du mois de mai, si nous jugeons qu’ils sont aptes, les filles et garçons roulent sur la route. Ce n’est d’ailleurs pas lié à l’âge. On voit des petits très concentrés qui roulent droit. La performance n’a pas d’importance, le but est la sécurité. En tant qu’éducateur, notre responsabilité, c’est la sécurité. Donc en mai-juin, on grimpe le col de la Gachet, cela monte mais ce n’est pas trop difficile. On peut aller rouler aussi vers Saint-Héand et, pour les plus grands, par La Fouillouse et le Petit Chasseur. Dans les montées, les U13 essaient de se tirer la bourre. Les petits veulent arriver en haut et c’est déjà une victoire pour eux.
On a également essayé le gravel du côté de Saint-Just-Saint-Rambert ou Saint-Galmier avec des entrainement déportés. Faire du vélo autrement, dans les chemins, ils ont adoré. Ça leur ouvre l’esprit.

Vous sortez par tous les temps ?
Le vélo est un sport d’extérieur donc il faut y aller. Mais si la météo est vraiment trop mauvaise, on reste à l’intérieur. On leur apprend la mécanique pour qu’au minimum, ils soient autonomes pour changer une chambre à air. On étudie aussi le code de la route et on pratique le renforcement musculaire.

Comment s’organise l’encadrement ?
Nous sommes cinq. Il y a Jonathan Cros, qui encadre depuis ses 16 ans, donc ça fait une quinzaine d’années. Il connait bien le club, a pratiqué le cycle-ball donc est très habile sur le vélo. Maxime Goutelle est un ancien vététiste et il est arrivé au club par son fils Paul. Nicolas Moreton est un ancien coureur du club et ses deux enfants sont licenciés. Il y a également Philippe Roure, un ancien vététiste aussi. Il est venu par son fils qui a arrêté depuis, mais lui continue. Quant à moi, je suis là depuis 15 ans environ, un peu comme tout le monde : venu en tant que parent, Patrick Billet m’a invité à participer à l’encadrement et puis je suis resté…

Certains parents participent aux entrainements à l’occasion ?
Depuis deux ans, pour la sécurité des enfants, je propose à des parents cyclistes de nous accompagner sur les sorties sur route. C’est un gros plus pour nous et les enfants. On est en général trois parents pour 8-10 enfants et on peut partir en deux groupes, un de U9 et U11 et un autre de U13.

Les jeunes cyclistes peuvent-ils participer à des compétitions ?
Les courses FFC leur sont ouvertes en cyclo-cross, sur route et rarement sur piste en dessous des U15 sauf le TNJP. Sur route, il s’agit en général d’une course et de jeux : sprints et jeux d’adresses.

Ils continuent ensuite ? La grande majorité poursuit en U15. Une petite partie arrête mais la plupart continue. Les trois quarts des U19, je les connais ! Nathan Marcoux a commencé avec nous, à l’école de vélo.

C’est quoi la philosophie de l’école de cyclisme ?
L’ECSEL est un club de compétition donc on incite à la compétition car cela fait progresser. En cyclo-cross, le Trophée de la Loire pour les écoles de vélo propose de dix épreuves. C’est beaucoup pour des 8-9 ans. Alors, on priorise les cyclo-cross proches comme Firminy ou Montbrison. On évite aussi de courir tous les week-ends, deux dimanches de suite, oui mais pas plus. J’encourage tout le monde, les derniers et les premiers mais il faut faire attention à ne pas faire de la championnite et qu’ils attrapent la grosse tête. Ce n’est pas parce qu’on gagne à 10 ans qu’on va faire le Tour de France. C’est un sport à maturité tardive.

Qu’aimerais-tu que les enfants retiennent de leurs années à l’ECSEL ?
De bons souvenirs ! Qu’ils gardent un bon souvenir du club, qu’ils apprennent de belles valeurs comme le courage et la persévérance. J’espère qu’ils apprécient les moments ensemble, qu’ils viennent avec plaisir. Même s’ils arrêtent le vélo, j’aimerais qu’ils se disent qu’ils ont passé de belles années à l’ECSEL.




