Le 11 mars 2003, Andréï Kivilev, l’un des deux coureurs kazakhs de l’ECSEL, chutait lourdement dans la traversée de Saint-Chamond, lors de la deuxième étape de Paris-Nice, en voulant régler son oreillette. Ce jour-là, son épouse Natalia l’attendait sur la ligne d’arrivée cours Fauriel à Saint-Etienne, son petit Léonard, 6 mois, blottit dans ses bras.
Après quelques heures de coma Andréï décédait au CHU de Saint-Etienne et quatre jours plus tard son ami Alexandre Vinokourov, Kazakh comme lui, remportait l’épreuve au sommet du Mont-Faron en dédiait sa victoire à Andréï.
Deux mois plus tard, l’UCI décidait d’imposer le port du casque à tous les coureurs cyclistes.
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Vingt ans passés, en présence de Léonard Kivilev, d’Alexandre Vinokourov accompagné de ses jumeaux Nicolas et Alexandre (tous deux coureurs cyclistes professionnels dans l’équipe kazakh Astana). Ce sont près de 300 participants, petits et grands, filles et garçons, élus locaux, partenaires, anciennes gloires ou amis, qui ont gravis le col de la Gachet avec une arrivée à StChristo ce samedi 14 Oct. 23.
Pour les participants de la montée « VIP », l’ascension a été interrompue à la stèle consacrée à la mémoire d’Andréï, afin de partager un temps de recueillement.
Ce col mythique pour les Stéphanois était l’une des routes d’entrainement d’Andréï, résidant à Sorbiers après que l’ECSEL l’ai découvert dans les rangs amateurs et fait venir en mai 1997, juste avant qu’il ne gagne l’Ardéchoise.
A l’arrivée, les vainqueurs des différentes catégories recevaient les traditionnelles coupes remises par les différents partenaires institutionnels ou privés du club, et une tombola richement dotée par l’équipe Astana, permettait à tous les concurrents, quel que soit leur classement, de repartir les bras chargés.
Après les prises de parole de Pascal Fayolle et de Marie-Christine Thivant, maires de Saint Christo en Jarez et Sorbiers, de François Rochebloine, député suppléant et de Corinne Besson-Fayolle, la représentante du département, ce fut au tour d’Alexandre Vinokourov de dire quelques mots. Auréolé de son récent titre de champion du monde de triathlon et à peine fatigué par un voyage en avion de retour du Japon, ce dernier rappelait l’amitié qu’il avait noué avec son infortuné compatriote, exilés communs sur cette terre stéphanoise si hospitalière.
Il dit son plaisir de retrouver tous ses amis, comme ses anciens coéquipiers de club, Julien Thollet et Nicolas Moulard, mais également la famille Villemagne, qui l’avait hébergé à l’époque et avec qui les liens restaient encore aujourd’hui très forts.
Léonard Kivilev, très ému, lui, arrivait des Yvelines où il poursuit des études dans le domaine du cinéma. Il se dit très touché de voir autant de monde présent pour rappeler la mémoire de son papa qu’il n‘avait pas connu et de sentir la bienveillance que tout le monde lui accordait.
Et bien oui, cette vingtième édition de la montée Kivilev était placée sous le signe de l’amitié, de la fidélité et de la solidarité, ingrédients si stéphanois.
Au fait, est-ce que le record de l’épreuve a été battu ? Et bien non, il reste bien accroché sur épaules de Nathanaël Géry.
Rendez-vous pour l’édition 2024, année olympique !