L’ECSEL peut se vanter cette année : non seulement elle parvient à faire passer ses meilleurs coureurs parmi les professionnels (Clément RUSSO cette année chez Fortunéo-Samsic) mais aussi ses meilleurs éléments de staff. Cyril DESSEL a officiellement rejoint AG2R en début d’année 2017. Victor ROJAS, l’assistant du team est lui aussi aller travailler avec les professionnels cet été. Travailleur, à l’écoute des coureurs et passionné, Victor raconte avec fierté son parcours pour obtenir cette belle promotion.
Pour comprendre comment tu en es arrivé là, explique-nous d’où est né ta passion pour le cyclisme et ce qui t’a poussé à devenir assistant
Je viens de la petite ville de CURICO, d’où viennent les meilleurs cyclistes du Chili. Il y a une piste, de nombreux championnats du Chili y sont organisés, la ville héberge une équipe très importante du pays... En plus de ça, ma famille aimait le cyclisme, ce sont mes cousins qui m’ont poussé à faire du vélo.
Ma première course ? C’était pour Noël. Tous les ans, une course est organisée pour les moins de 10 ans n’ayant jamais fait de course de vélo. La prime est un vélo ! J’avais réussi à gagner le vélo parce que mes cousins m’avaient expliqué comment me mettre à l’abri dans la roue jusqu’au dernier tour. Après ça, j’ai fait plusieurs courses, je me suis qualifié pour le championnat du Chili (que j’ai aussi remporté). A partir de là, je n’ai plus lâché la passion du vélo.
Raconte-nous commet tu es arrivée à Saint-Etienne ?
Je suis arrivé à Saint-Etienne pour Cristobal OLAVARRIA, mon cousin. Je l’ai aidé à préparer les championnats Panaméricains et du Monde, qui lui ont permis de venir courir en Europe et en l’occurrence à Saint-Etienne. Deux ans après son arrivée en France, il m’a demandé si je voulais venir à Saint-Etienne pour être avec lui, pour travailler dans l’équipe… Ça fait longtemps que je pensais venir en France alors j’ai de suite dit «oui». Je suis un peu arrivé en touriste mais tout a bien marché avec l’équipe, l’ECSEL m’a proposé de revenir et évidemment, j’étais d’accord. C’est maintenant ma 6e saison avec l’ECSEL.
Tu avais l’air attiré par le cyclisme européen et français on dirait…
Quand j’étais cycliste, mon rêve était déjà de venir en France, je regardais le Tour et les grandes courses françaises. Même si j’ai dû arrêter le vélo pour mes études, même lorsque j’ai commencé à être directeur sportif dans une équipe au Chili, j’ai continué de vouloir venir en France, plus comme coureur mais alors comme membre de l’encadrement de l’équipe, du staff.
Sens-tu une passion différente en France autour du cyclisme ?
Ah oui, c’est incomparable. Les cyclistes Sud-Américains sont extrêmement populaires dans leur pays parce qu’ils sont professionnels, qu’ils passent à la télévision et que s’ils font une belle place sur un Tour, ils sont adulés. Mais au-delà de ces célèbres champions, il n’y a pas la ferveur du cyclisme amateur et local que l’on trouve en France.
Quelles sont les personnes qui t’ont marqué à l’ECSEL depuis ton arrivée, parmi les coureurs, membres du staff, ou dirigeants ?
Maxime (LARUE) d’abord. J’ai commencé toutes mes courses avec lui et au début je devais m’habituer à bien parler français. Comme on partageait la chambre les soirs de courses, c’est toujours à Maxime que je demandais « Comment dit-on ce mot ? », « Comment tu l’écris ? »… Je pense que je l’ai bien fatigué (rires). J’ai beaucoup appris avec Francis ROCHEDIX (le mécanicien du team) tout ce qui touche la mécanique, de Nicolas (MOULARD) sur certaines courses. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble : en courses les weekends, en faisant la mécanique et la préparation durant la semaine… Nous passons beaucoup de temps ensemble. Mais plus globalement, j’ai appris de tout le monde, beaucoup de gens m’ont aidé à l’ECSEL, je remercie vraiment l’ensemble du club de m’avoir épaulé et soutenu.
Quel est le meilleur souvenir que tu es avec le Team ?
Oh, il y a beaucoup de bons moments ! Les victoires font toujours plaisir, quand un coureur lève les bras, c’est une récompense de tout le travail fait autour de l’équipe. Le championnat Rhône-Alpes que gagne Xavier BRUN en est un bon exemple. Je retiens surtout le partage, les moments partagés avec le club. L’an dernier au championnat du Europe de cyclocross, nous sommes partis ensemble, staff et coureurs, sans la pression d’une course, juste pour soutenir nos gars, c’est exactement ce que j’aime partager.
Comment s’est passé ton intégration au sein d’AG2R, tu es toi aussi un néo-professionnel ?
J’ai toujours voulu travailler chez les professionnels, ça fait longtemps que j’espérais ça. C’est un rêve qui s’est réalisé. J’avais déjà accompagné AG2R sur le Tour de San Luis (Argentine) pour épauler Gilles MAS qui était alors le directeur sportif de l’équipe. C’était mon premier contact avec les professionnels. Gilles m’a proposé plusieurs fois de revenir y travailler et ce n’est que cette année que j’ai vraiment réussi à m’impliquer avec eux.
Quels sont tes objectifs pour le futur ?
Depuis longtemps, même quand j’étais au Chili, je voulais venir en France pour travailler dans une équipe professionnelle. Maintenant j’ai commencé mais je voudrais vraiment en faire partie à part entière. Ce serait la réalisation d’un rêve, de tout le travail que j’effectue depuis longtemps. J’aimerais bien faire les grandes courses, le Tour, le Giro, la Vuelta, toutes les courses que je regardais à la télévision quand j’étais enfant !
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu au prochain sud américain qui viendrait courir avec l’ECSEL ?
Être loin de ses proches, de sa famille, c’est dur : il faut être très fort mentalement. Tu es ton propre soutien, il faut être solide dans la tête pour repartir après un échec, ce n’est pas comme si tu rentrais chez toi et que tu avais le soutien de tes proches. Au contraire, tu es tout seul.
Ensuite, sportivement parlant, il faut adapter sa vision de la course. Le rythme des courses et la façon de courir est différente ici : il faut apprendre de tout le monde, coureurs, staff, adversaires. Regarder, écouter tout le monde, chacun peut apporter quelque chose.
Qu’est ce qui te plait le plus dans la vie stéphanoise ?
Le truc vraiment bien, parce que c’était la première fois que je rentrais dans un stade de football en tant que spectateur, c’est voir l’équipe de football de Saint-Etienne. Au Chili, je n’étais jamais allé voir de match, même des grandes équipes locales que j’aime bien, je n’étais jamais allé au stade. Alors en France avec l’ambiance, c’est quelque chose que j’ai vraiment aimé.
Vas-tu avoir le temps de continuer à assister le team à l’avenir ?
(Rires) Oui bien sûr ! Je ne suis pas embauché à plein temps chez AG2R donc je peux faire les deux. Si j’ai le temps de venir avec le team, bien sûr que je viendrais. Tout ce que je pourrais faire avec l’ECSEL, je le ferais, vous pouvez toujours compter sur moi les gars (rires) !