Suite du bilan 2025 avec Corentin Ville. Les jeunes U19 continuent à se faire remarquer sur les routes françaises et au-delà, entre audace et tableau noir.

La saison est donc bien lancée avec un Grand Prix de Saint-Etienne réussi. Comment se passent les semaines suivantes ?
Les gars ont tous récupéré du Grand Prix de Saint-Etienne, une journée où il a plu et il a fait très froid. C’est la fin d’un gros bloc.
Mi-Avril jusqu’à juin marque également une grosse période. Tony Billet fait un podium sur la Flèche ardéchoise et Lilian Bruyère finit 2e d’une étape et 4e au général du Tour d’Ambert Livradois Forez, deux épreuves Nationales U19. C’est un déclic pour lui après sa victoire à Riorges. Pendant ces trois mois, on participe à des courses Fédérales, UCI et on place des coureurs en sélections régionales pour participer à des Coupes de France U19.
Nous allons ensuite fin mai à la Gipuzkoa Klasikoa, une course UCI en Espagne où Théo Barret fait 8e de la dernière étape et Lilian 4e de cette même étape et du général. C’est une belle découverte, cela faisait très longtemps que les U19 n’avaient pas couru à l’étranger. Ce n’est pas comme chez nous le Pays Basque : des routes étroites, pentues…
Sur les autres courses, les résultats ne sont pas toujours là, on ne peut pas toujours être devant. A la Côte d’Or Classic par exemple, le classement général est fait par le chrono par équipes et ce n’est pas notre spécialité. Mais niveau expérience, c’était utile car c’est une course où ça frotte beaucoup. Idem au Tour du Beaujolais, je ne retiens pas forcément le résultat, moyen, mais juniors et cadets se sont croisés, se sont côtoyés, c’est cool.

Ces courses-là sont ouvertes à des équipes de 5-6 coureurs. Or, tu avais une quinzaine de gars à disposition. Comment procèdes-tu pour la sélection ?
Il faut en général cinq ou six coureurs. Il y a un noyau de coureurs indiscutables et autour, deux-trois pour apporter chacun leur qualité au collectif. Les critères de sélection sont leur profil, leur forme du moment, leur capacité à courir collectivement, leurs objectifs aussi. En règle générale, au départ des courses, tout le monde a sa chance, c’est aux coureurs de saisir les opportunités. Le but est aussi qu’un maximum de coureurs de l’effectif U19 puisse découvrir une course de niveau national.
Chacun a ses objectifs personnels et se prépare en fonction de cela. En plus des sélections, il y a des aléas à prendre en compte : les examens scolaires, les maladies et blessures, les vacances. Il est impossible pour un jeune d’être disponible et en forme toute l’année.
La fin de la première partie de saison se passe aux championnats régionaux, cette année dans le Cantal.
Cette course est une belle réussite au niveau collectif. Nous étions l’équipe la plus forte et les gars ont toujours été dans la course. On fait deuxième mais c’est presque comme une victoire car le vainqueur était au-dessus du lot. Tout le monde était content que Julien Faugeron fasse 2 car il s’est souvent sacrifié au service du collectif sur tout le début de saison !
Comment s’est passé l’été ?
Ceux qui sont à l’Académie ont leur plan d’entrainement pendant la période estivale. Les autres se débrouillent de leur côté, on a moins de contacts physiques. Certains bossent, d’autres partent en vacances, certains sont plus sérieux que d’autres. Il n’y a pas d’entrainement collectif entre mi-juillet et mi-août mais malgré ça, les gamins se trouvent et roulent ensemble, au niveau cohésion, c’est top !
Les courses continuent pendant juillet et août : On fait 2ème d’étape à la Classique des Bourbons, où on a tenté des actions audacieuses pour apprendre et casser les schémas habituels
Ensuite, après avoir terminé 5ème au général (plus deux top 5 d’étape) de la SportBreizh (épreuve internationale), Lilian Bruyère gagne à la Trambouze fin juillet. C’est notre seule victoire en nationale cette saison et à Cours-la-Ville, chez Maxime (Maxime Larue, manager général de l’ECSEL) qui était présent sur l’épreuve !

Comment se sont passées les courses de la rentrée ?
On a repris au Tour des Cévennes (Nationale U19) fin août, avant de participer à la finale de la Coupe de France U19, la Classic Jean-Patrick Dubuisson, sous le maillot du comité de la Loire. Là, c’est plus dur ! On a seulement deux coureurs le paquet à l’arrivée. Mais ils ont presque tous osé tenter leur chance malgré la difficulté et le niveau de l’épreuve ! Pour 50% du groupe, c’était une première en Coupe de France, et c’est une belle opportunité dans leur carrière.
Sinon, Tony Billet et Sacha Perrin ont participé aux championnats de France de Gravel, une nouvelle expérience mais qui peut se révéler très frustrante : Sacha, notre champion régional de la discipline, a été contraint à l’abandon sur incident mécanique alors qu’il était en lice pour la victoire. Tony Billet termine brillamment dans le top10 !
Le groupe a fini avec la montée Kivilev. Tout le monde a envie de marcher parce que c’est à Saint-Etienne. Il y a un peu un challenge en interne, ils l’ont pris au sérieux et ça s’est vu : cinq se tiennent en 30 secondes, et dans le top12.
Juste avant, ton groupe est parti tout un samedi pour une virée de 200 kilomètres jusqu’à Roanne et retour. D’où vient cette idée ?
C’est une idée comme une autre. J’aime bien, sur la fin de saison, apporter du ludique car il est difficile de se motiver une fois les gros objectifs passés. Pour les nouveaux, les cadets qui montent, le but est qu’ils valident cette étape de leur parcours de formation. Quand tu as fait 200 bornes… L’an prochain, au stage, pour la sortie de 150 kilomètres, ils ne se poseront pas la question de savoir s’ils en sont capables ! C’est important pour la confiance.
Au final, es-tu satisfait de cette année 2025 ?
Oui, vraiment. Nous sommes la 15e équipe française en U19 au classement Direct-Vélo. Plusieurs ont performé au niveau national. Sept ont fait des podiums, il y a eu beaucoup de participations aux compétitions avec une belle émulation. Je ne sais pas si c’est une saison historique mais ça fait longtemps que nous n’avions pas fait une aussi bonne saison. Et deux de nos coureurs partent dans des équipes de niveau national l’an prochain : Lilian Bruyère et Nathan Marcoux. La mission est remplie, quand tu es entraineur, tu ne peux qu’être content.




