aJulien inaugure notre nouvelle série « Ils sont aussi a l’ECSEL »
Quelle place a joué l’ECSEL dans ton parcours?
Après avoir débuté le cyclisme de compétition à la Roue d’Or de Saint-Etienne en minimes et cadet, je suis arrivée à l’ECSEL (à l’époque Espoir Cycliste Saint-Etienne Valbenoite) dès ma première année juniors. Ce club a énormément compté dans mon parcours surtout grâce aux rencontres que j’ai pu y faire, tout d’abord mes entraîneurs, Pierre Rivory, puis Christian Guillot, et Patrick Billet, mais aussi les dirigeants, Jean-Pierre Arbey, Gilles Mas, Philippe Colliou, toutes ces personnes m’ont accompagné dans mon projet et m’ont toujours poussé à aller de l’avant. Les coureurs également que j’ai cotoyé tout au long de ma carrière. Le club a surtout compté parce que les valeurs véhiculés par le club ont toujours été les miennes, j’ai grandi au même rythme que grandissait le club, les premiers résultats en juniors puis l’accession en DN3 lorsque j’avais 20 ans, l’accès à la DN2 puis la DN1, tout s’est fait naturellement.
Tu as choisi la carrière d’éducateur à celle de coureur, quel est ton regard maintenant que tu as du recule ?
Le moment venu la décision a été difficile à prendre, en effet à 24 ans j’étais en pleine force de l’âge, je savais que j’allais obtenir mes meilleurs résultats en vélo, mais la précarité du statut de coureur amateur et la difficulté de trouver un contrat professionnel ont été déterminant dans ma prise de décision. Le métier de professeur de sport (Conseiller Technique Régional) me tendait les bras et j’ai foncé. Je ne regrette pas ce choix qui aujourd’hui m’apporte énormément de satisfactions.
Pourrais-tu nous retracer l’ensemble des structures par lesquelles tu es passé en tant que dirigeant?
Ma première année de professeur de sport stagiaire je l’ai passé en Bourgogne auprès de mon tuteur de stage Bruno Lecki, c’était en 2000, en septembre 2001 je suis parti rejoindre le comité de Bretagne, là j’ai acquis une énorme expérience, l’engouement autour du vélo là-bas impose beaucoup de rigueur dans le travail, j’ai appris notamment à faire passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier. Après 4 ans passé en Bretagne, j’ai eu l’opportunité de revenir en Rhône-Alpes, j’ai eu la chance finalement d’avoir travaillé à chaque fois dans le plus grand comité, en effet je suis arrivé quelques mois après la fusion des ex-comités Lyonnais-Dauphiné qui devenait du coup le plus grand comité. Durant 8 ans j’ai aussi beaucoup progressé dans mes fonctions, j’ai pu notamment développer des compétences de management, dû au volume d’activité important dans l’ensemble des disciplines cyclistes, j’ai pu côtoyer également de très bon dirigeants et notamment Michel Callot qui a toujours une analyse très juste des situations. Ensuite en mars 2014 j’ai été appelé par le DTN pour occuper le poste d’Entraîneur National Juniors Route et Cyclo-cross.
Tu es actuellement à la tête de l’équipe de France junior, mais tu es aussi passé par la case comité Rhône Alpes, quel regard portes tu sur la formation dans l’hexagone?
La formation des cyclistes en France est bien structurée, nous avons de bons éducateurs dans les clubs, même si évidemment nous devons insister sur la formation continue des éducateurs qui ne doivent pas s’endormir sur leur acquis mais sans cesse se remettre en cause. Après la formation initiale au sein des clubs, les comités départementaux prennent le relais notamment pour les cadets et ensuite les comités régionaux pour la catégorie juniors, puis évidemment l’Equipe de France pour la découverte du niveau international. Nous avons également des organisations de qualité avec notamment les Challenges Nationaux (qui deviennent Coupe de France en 2016) avec une confrontation nationale. Ce circuit de compétition nous est envié par les étrangers qui régulièrement font la demande pour venir y participer. Après la catégorie junior, ce sont les clubs de Division Nationales qui prennent le relais et qui réalisent un excellent travail de perfectionnement afin de permettre aux coureurs d’accéder au professionnalisme. Seul bémol dans ce schéma est le manque d’interaction entre le monde professionnel et toutes les structures de formation, nous avons un chantier devant nous il nous faut créer de véritables passerelles.
Quel est à l’heure actuel ton meilleur souvenir en tant que sélectionneur?
Il est très récent, et c’est la médaille d’argent de Clément Betouigt Suire au Championnat du Monde à Richmond. Cette médaille avait une saveur particulière puisque nous étions tous heureux de l’obtenir mais aussi frustré de passer aussi près de la victoire.
Quel est ton actualité dans les prochaines semaines ?
Dans mon activité professionnelle, j’ai une double activité puisque je suis aussi Entraîneur National de l’Equipe de France de Cyclo-cross, cette mission est importante, même si cette discipline n’est pas olympique il y a beaucoup d’engouement. Je vais donc me rendre sur les Coupes du Monde à Coxyde, Zolder en Belgique, puis le mois de janvier sera chargé avec l’enchainement de stages et de Coupes du Monde en France à Lignière et à Hooghereide au Pays Bas pour terminer par le Championnat du Monde fin janvier à Zolder. Viendra ensuite de nouveau la route avec les juniors.
Le prochain Français vainqueur du tour de France vas forcement passer entre tes mains en Junior, tu l’as déjà rencontré car nous nous sommes impatient !!!!
Oui évidemment je l’ai rencontré !!! Je ne vous donnerais pas son nom. Plus sérieusement je crois que tous les français l’attendent avec impatience, et c’est certainement pour cette raison entre autre qu’il ne sort pas. Je ne suis pas devin, et je m’interroge toujours sur nos capacités de prédiction des performances futures, j’espère que jamais dans le sport nous n’arriverons à prédire les performances à partir de l’analyse notamment génétique, puisqu’à partir de ce moment-là le métier d’entraîneur et l’incertitude du sport auront disparu. Pour revenir à la question, il y a effectivement dans nos jeunes pousses françaises des coureurs pétris de talents, laissons leur juste le temps d’arriver à maturité