Cyril, quel est l’état d’esprit des coureurs par rapport à ce second « début » de saison ?
Les coureurs sont partagés : il y a à la fois beaucoup d’impatience de reprendre les courses et le soulagement de pouvoir se ré-entraîner et rouler librement sur la route. Ils sont aussi impatients d’en savoir un peu plus sur le calendrier de fin de saison. Même si ça commence à se dessiner, il reste encore des incertitudes par rapport à leur programme précis.
Les coureurs ont repris l’entraînement depuis quelques semaines. Quel est leurs état de forme ?
L’objectif est de refaire les bases, d’y aller progressivement sachant qu’il reste du temps avant de retrouver la compétition. Il faut éviter d’être en forme trop tôt. Toutes les manches de Coupe de France vont avoir lieu entre fin août et le mois d’octobre. Il s’agit d’avoir à la fois des coureurs en forme dès la reprise et frais pour durer jusque tard dans la saison. Ce nouveau calendrier change leurs habitudes puisque chez les amateurs, on a habituellement des coureurs qui dès la mi-septembre commencent à moins courir. La saison se terminait traditionnellement par Paris-Tours autour du 5 octobre alors que cette année il restera des courses importantes jusqu’au 20 octobre environ.
Il faut donc être habile dans la préparation pour que les coureurs gardent une certaine fraîcheur mentale tout en les faisant progresser physiquement pour qu’ils soient fin prêts début août pour le Tour Pays de Savoie, une course de très haut niveau avec des professionnels.
Pour préciser la préparation, début juillet il devrait y avoir davantage de rassemblements et des séjours en montagne pour parfaire la condition physique. C’est toujours intéressant de rouler en montagne et de prendre le coup de pédale des cols. Il y aura donc des rassemblements par petits groupes, deux rassemblements organisés par l’équipe à Saint-Etienne et un stage en altitude avec reconnaissance d’étapes du Pays de Savoie.
Quels sont les objectifs de l’équipe ?
Le Tour de l’Avenir reste un objectif pour certains coureurs de l’équipe comme Jacques Lebreton qui a terminé dans le top 20 l’an passé. Les manches de Coupe de France Nat1 restent néanmoins le fil conducteur de l’équipe parce qu’elles restent les courses phare de l’année.
Le championnat de France, le 23 août à Plumelec, figure aussi parmi les objectifs de nos coureurs. Je pense à Sandy Dujardin, Maxime Jarnet, voire à Jacques. C’est un type de circuit qui est susceptible de leur convenir. C’est une course d’un jour qui peut débloquer une situation pour ceux qui ambitionnent de passer professionnel.
Vincent Terrier (Pôle performance ECSEL) profite de ce temps sans course pour faire une étude posturale notamment avec les nouveaux vélos de Contre La Montre . C’est un élément important dans l’amélioration de la performance ?
Oui, c’est certain, une étape a clairement été franchie. Le club a fait l’effort financier et on profite des compétences de Vincent pour faire des études posturales et faire en sorte que les coureurs soient bien posé sur le vélo. On aura donc du matériel compétitif. Le chrono par équipe est une épreuve particulière qui est très intéressante à préparer. C’est un travail de longue haleine pour les coureurs qui vont y participer. Ça génère beaucoup de stress le jour J mais ça peut procurer beaucoup de plaisir parce que si le cyclisme est un sport individuel, là c’est vraiment un sport d’équipe qui crée des liens pour essayer d’atteindre la meilleure performance possible. Un top 10 serait une belle perf pour les jeunes coureurs de l’équipe sur la manche coupe de France de CLM.
On peut faire un parallèle entre l’ECSEL et AG2R La Mondiale dans la gestion de cette saison spéciale ?
Tout à fait. Ce sont les mêmes problématiques. Nous avons été dans le flou pendant le confinement, notamment par rapport au calendrier et à la date de reprise. Chez les pros, les infos sont arrivées un peu plus vite, surtout celles des trois grands tours. Pour l’essentiel, c’est très similaire. Ce seront trois mois très denses, d’où la nécessité de gérer l’entraînement de nos coureurs et les faire arriver en forme à la reprise des courses et tenir l’ensemble de la saison. Le tour d’Espagne s’achève le 8 novembre, c’est une situation complètement inédite. Cette configuration devrait réserver des surprises, à nous de nous y préparer au mieux. Il ne faudra pas avoir fait n’importe quoi pendant la préparation. En fait, il faut trouver le bon équilibre entre fraicheur et intensité du travail. Ceci est vrai pour AG2R La Mondial comme pour l’ECSEL.