Rémi Arsac signe chez les pros et à l’ECSEL

L’ECSEL compte un coureur professionnel en plus : Rémi Arsac intègre l’équipe continentale de Decathlon CMA-CGM pour la saison 2026 tout en signant sa licence au sein du club stéphanois. Le début de l’aboutissement pour lui, une belle récompense pour les entraineurs du club.

L’histoire commence par un coup de fil cet été. Un membre du staff de l’équipe Decathlon AG2R La Mondiale appelle Corentin Ville, le coach des U19 de l’ECSEL et celui de la DN1 jusqu’en 2024. La conversation ne tourne pas autour du beau temps ni du Tour de France mais au sujet de Rémi Arsac. Comment a-t-il évolué depuis ses jeunes années ? Comment vit-il dans un groupe ? Ses points forts ? Ses points faibles ? L’équipe française la plus ambitieuse du moment, et riche de Paul Seixas, s’intéresse à l’ancien Stéphanois, licencié en 2025 au Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, après l’arrêt de la N1.

Made in ECSEL

Rémi, c’est le fils d’Hervé, un coureur bien connu des années 90. Il a donc pédalé naturellement, « il m’a mis dans le bain même si je ne l’ai jamais vu courir ». Le jeune homme est né en 2005, 21 ans à peine à l’heure de tirer les premiers bouts droits dans le peloton professionnel. Jeune donc, mais cycliste depuis dix ans dont quatre années à l’ECSEL, des cadets à l’élite. Avec un avantage, celui d’habiter entre La Tour-en-Jarez et Pélussin, donc pratique pour rouler entre plaine, monts du Forez et le massif du Pilat. « Il a progressé régulièrement » précise Corentin. « Il a obtenu un top 10 en junior première année et a marché fort l’année suivante où il a gagné trois Fédérales, et là, pour moi, Il avait clairement démontré des capacités pour pouvoir prétendre à passer chez les pros. Il a ensuite couru avec nous en N1 jusqu’à la fin de la saison dernière. Il écoute les conseils, se montre très sérieux à côté du vélo. Et puis il a un petit truc de malice par rapport aux autres, il doit un peu tenir ça de son père, c’est souvent le cas avec les enfants d’anciens cyclistes de haut niveau ». Pas de piste, faute du gabarit adéquat pour tourner sur les anneaux, mais un bel intérêt pour le cyclo-cross. « J’en faisais pas mal, c’est une bonne préparation pour la route. Maintenant, ma saison routière est plus chargée, j’ai besoin de couper, donc j’arrête le cross pour l’instant ». « Il marchait pas mal » confirme le coach. « Il en a gagné deux ou trois, fait un top 10 aux championnats AURA ».

Un profil de grimpeur recherché par Decathlon CMA-CGM

Le déclic, c’est le Tour de l’Avenir 2024, fini à la 16e place, au milieu des professionnels. « C’était clairement la course la plus dure que j’avais faite. Quand on monte le colle delle Finestre, on se rend compte du niveau. Entre moi et les premiers, il y avait un grand écart. Ils me faisaient mal mais je n’étais pas à la rue non plus, j’étais étonné, je ne pensais pas à être à ce niveau. Ça s’est fait au fil des jours, tous étaient cramés, moi je récupérais bien ». Rémi se découvre bon et plutôt meilleur que les autres sur une course par étapes longue et confirme ce qu’il sait déjà : il grimpe très bien, une qualité peu aperçue jusque-là puisque peu de courses amateurs correspondent à ce profil. 1m80 pour à peine 60 kilos, parfait pour s’élever, bon descendeur « mais sans être kamikaze donc en général, il arrive en bas » selon Corentin. Ses limites ? « J’ai du mal sur du punchy même si j’ai bien progressé et puis le contre-la-montre… je suis trop léger pour ça. » Pas un problème pour Decathlon dont le staff doit avoir une idée sur ses objectifs. « Ils recherchaient un grimpeur dans l’équipe Conti » pointe Corentin. « Il peut faire des bonnes choses sur les courses difficiles, et peut être également capable d’accompagner longtemps des leaders en montagne.

Le Tour du Val d’Aoste, la confirmation du Tour de l’Avenir

Le jeune Stéphanois a, cependant, connu un début de saison 2025 compliqué, comme un coup de frein après son joli exercice précédent. « Puis, ça s’est amélioré à partir de la Ronde de l’Isard. Et ensuite, j’ai connu mon pic de forme au Val d’Aoste ». Corentin Ville confirme, « le Tour du Val d’Aoste a marqué les esprits : 7e au général, c’est dans la continuité du Tour de l’Avenir de l’année passée ». Pourtant, cette période a coïncidé à sa période de stage de BTS Régulation automatique. « Cela ne m’a pas gêné pour rouler mais plutôt pour récupérer ». Personne n’a rien remarqué et il ne manque qu’une victoire lors de cette seconde partie de la saison. Il n’en est pas passé loin en août à Longes, sur ses routes d’entrainement, battu sur la ligne par Lorris Géry (entraineur des U 17 de l’ECSEL, arrivé en septembre). « Déçu forcément mais au sprint, je ne pouvais rien faire… ».

Et du coup, comment ça s’est passé avec Decathlon AG2R La Mondiale ? « Après le coup de fil entre eux et Corentin, on a fait une visio et j’ai vraiment eu un bon feeling. J’ai toujours admiré AG2R, c’est un rêve et cela devient réalité ». C’est une marche vers le World Tour avec de belles épreuves potentiellement au programme 2026 : Giro Next Gen, l’Alpes Isère Tour, Tour du Danemark… Une invitation au voyage à prendre comme modèle pour les jeunes de l’ECSEL.