Tanel KANGERT sera de retour à St Étienne sur ces routes d’entrainement avec l’étape de ce jeudi. Retrouvez l’interview de Tanel:

 

Tanel TANGERT1)  Tout d’abord Tanel, peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Je suis originaire de Vändra, une petite ville de 2500 habitants au centre de l’Estonie dans laquelle j’ai grandi. J’ai fêté mes 27 ans le 11 mars dernier et je mesure 1 m 78 pour un poids qui varie entre 65 et 68 kgs suivant ma forme et la période de la saison. Sinon, j’ai commencé à rouler dès l’âge de 11 ans.

 

2) De tes débuts dans le cyclisme jusqu’à être devenu aujourd’hui un coureur important dans le fonctionnement de l’équipeAstana, quel a été ton parcours  ?

Quand j’ai débuté le vélo, j’ai commencé dans le petit club de Viko où il y avait très peu de coureur. Au début, on était une dizaine, pas beaucoup plus et j’avais notamment comme coéquipiers Rein Taaramae (maintenant professionnel chez Cofidis) ou encore Silver Shultz que vous connaissez bien au club (Silver a effectivement passé de nombreuses années au sein de notre équipe Elites avant de repartir en Estonie l’hiver dernier).  A l’age de 16 ans, je suis allé étudier dans l’école des sports d’ Otepää qui se trouve au sud de l’Estonie. Puis, lorsque j’ai terminé mes années juniors, j’ai rejoint la France et le club d’Artix près de Pau pour une saison avant d’aller dans une plus grosse structure, R.O.S.A à Saint Amand Montrond dans le Cher. Après ces deux années chez les amateurs, j’ai signé mon premier contrat professionnel dans l’équipe AG2R La Mondiale.

 

3) Parle nous de ta venue à l’Ecsel, comment s’est-elle réalisée alors que tuvenais de passer deux saisons dans l’équipe professionnelle Ag2r La Mondiale ?Comment as-tu connu le club et pourquoi l’avoir choisi ? Est -ce qu’une personne dans ton entourage t’a conseillé de nous rejoindre ?

Oui, la première personne qui m’a recommandé l’Ecsel était mon compatriote et coéquipier chez AG2R, René Mandri. Je me souviens aussi que Gilles Mas, un des directeurs sportifs d’Ag2r mais aussi président de l’Ecsel, voulait que je rejoigne son club pour me relancer. J’avais besoin de retrouver à nouveau le plaisir sur un vélo et je ne voulais pas de pression sur mes épaules, ce qui semblait  possible à Saint-Etienne.

 

4) Comment s’est déroulé ton année au club ?

Le début de saison n’a pas été facile. Je souffrais sur les courses car je m’étais cassé le scaphoide quelques mois avant, ce qui m’avait empêché de m’entrainer comme j’en avais l’habitude durant l’hiver. J’avais moins de kilomètres au compteur pour commencer la saison et ce retard ne pouvait pas se rattraper dès les premières compétitions.Par contre, l’ambiance dans l’équipe a été parfaite toute l’année. Dès le début avec le stage de pré-saison à Montpellier, j’ai pu ressentir cette bonne ambiance. Tout le monde était gentil avec moi et nous avons passé de supers moments durant la saison. Je garde un très bon souvenir de cette année à l’Ecsel.

 

5) Comment est-ce que tu es arrivé dans l’équipe Astana ? T’attendais-tu à ça aprèsune grande saison chez les amateurs (2° au classement ffc) ?

Pendant la saison, je ne pensais pas trop à repasser professionnel.  Je me sentais libre et heureux de courir en amateurs, dans une équipe qui ne met pas de pression aux coureurs. Quand l’opportunité s’est présentée avec Astana, j’ai un peu hésité mais je voulais me donner une nouvelle chance de faire mes preuves dans le monde professionnel. Je me disais : »Ok,  si je réussis mon année, alors tant mieux, et si j’échoue, j’aurai au moins eu le mérite d’essayer.

 

6) Quelles sont les différences qu’il y a entre le monde professionnel et celui des amateursque tu as pu connaitre et côtoyer lors de ton passage à l’Ecsel notamment ?

Au niveau des amateurs, les coureurs ont plus de libertés quant aux courses qu’ils veulent disputer et au programme d’entrainement qu’ils souhaitent suivre. Chez les professionnels, tout est plus structuré et les libertés sont moins présentes pour les coureurs.Le déroulement et la configuration des courses sont également très différents. Les amateurs peuvent rouler à 45 km/h toute la journée, mais sans finalement  jamais atteindre un rythme très soutenu où presque contrairement aux professionnels qui vont monter en puissance durant la course pour pouvoir rouler à grande vitesse bien plus longtemps. Selon moi, c’est la grande différence entre les professionnels et les amateurs.

 

7) Parlons maintenant un peu de ton actualité puisque tu vas bientôt prendre ledépart de ton 1° Tour de France. Qu’est ce que tu ressens à ce sujet ayant faittes années amateurs en France ?

Bien sur, prendre le départ de son premier Tour de France génère une petite pression supllémentaire mais je pense pouvoir réussir à la gérer car je dispose déjà d’une expérience accumulée dans mes précédents grands tours.

 

9) Te plais-tu dans ce rôle de super-coéquipier d’un grand leader comme Nibali ?

Penses-tu apprendre beaucoup à ses côtés et nepréférais-tu pas pouvoir jouer ta carte personnelle étant donné que tu as déjà faitde très belles performances au général du Giro et de la Vuelta l’an dernier (11° de la Vuelta et 14° du Giro) ?Mes meilleures années sont encore à venir. Pour l’instant, je ne suis pas aussi fort que Vincenzo Nibali et je suis heureux de pouvoir apprendre au côté d’un tel champion. Je pense que chaque coureur qui veut devenir un jour un coureur protégé sur une grande course comme le Tour de France doit d’abord faire ses armes aux côtés des meilleurs.

 

10) Le Tour de France est l’actualité la plus proche, mais dans ton projet de carrière, quelles sont tes ambitions à long terme ?

Chaque année en début de saison, je me fixe des objectifs personnels. Ce sont souvent les mêmes, à savoir , gagner au moins une course au standing international et être performant sur les grands tours et courses à étapes d’une semaine. A terme, j’espère rentrer dans les 6 premiers d’un grand tour et réussir à gagner une course d’une semaine.

 

12) Tu n’auras surement pas le temps à l’occasion du Tour de revoir les gens que tu côtoyais à St Etienne. Mais as-tu encore des contacts avec certaines personnes du club ? Et suis-tu encore l’actualité et les résultats de ton ancien club ?

Je garde toujours un oeil sur les résultats et l’actualité de l’Ecsel. J’entretiens aussi toujours une bonne relation avec le personnel du club et spécialement avec Maxime Larue, le directeur sportif.Côté coureurs, je suis fan de Xavier Brun,  »ZAZA », c’est un homme qui n’a pas peur du froid et de la pluie.

 

13) Ton manager dans l’équipe Astana est également passé dans les rangs de l’Ecsel à la fin des années 90. Depuis, il revient presque chaque année à la mémoire de son ami Andrei Kivilev sur la montée chronométrée qui porte son nom et que l’Ecsel organise au début du mois d’octobre. Serait-il possible un jour de te voir l’accompagner sur ce rendez-vous en l’honneur d’Andrei, passé lui aussi dans le club et tragiquement disparu lors de Paris Nice en 2003 ?

Oui, si j’ai le temps, j’essayerai de m’y rendre cette année pour partager ce moment avec toutes les personnes de l’Ecsel.

 

16) Quel est le meilleur souvenir de ton année à l’Ecsel ?

Toute l’année a été un véritable succès. J’ai retrouvé la volonté de courir à haut niveau tout en ayant la chance de rencontrer énormément de personnes généreuses. J’ai également apprécié faire du Vtt avec Probikeshop.

 

17) Et la plus belle victoire de ton année 2010 ?

Je me rappelle bien de la victoire à Cours la Ville. C’était une victoire importante pour moi, mais aussi pour notre directeur sportif Maxime qui a toujours voulu gagner cette course qui lui tenait beaucoup à coeur, dans sa ville d’origine.

 

18) As-tu une passion en dehors du vélo ?>

j’aime lire des livres, écouter de la musique et je me passionne pour l’architecture et la nature.

 

19)  Quel est ton plat préféré ?

La cuisine italienne en général mais aussi les barbecues estoniens ainsi que les salades fraiches.

 

20) Pour terminer, quel serait le Conseil que tu donnerais aux jeunes qui veulent débuter le cyclisme ?

Après chaque succès, il faut savoir prendre du recul, continuer à avancer et améliorer ses points forts.